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RESTE A CHARGE ZERO:


Actuellement circule le résultat d’un sondage initié par le collectif ASD issu de confrères ayant appartenu aux CCDeLi. Il a reçu le « label » IFOP et est financé par l’URPS Grand Est.

Que peut-on tirer de ce sondage...Certes il peut refléter le sentiment des chirurgiens-dentistes qui en ont marre de beaucoup de choses, ce que nous ressentons nous aussi, mais le pensez-vous sérieux et fiable quand les questions se résument parfois à« Etes-vous pour ou contre le plafonnement : oui ou non ? ». Pas besoin de dépenser de l’argent pour deviner la réponse, encore que ça puisse se discuter, ça dépend de ce qui est compris dans le package !
Ou encore « Etes-vous pour multiplier les soins par 2 (CNSD) ? ou par 3 (FSDL) ? ». Et pourquoi pas par 4 ou 5 ? Qui peut réellement y être opposé ?
C’est un peu la liste des courses en pensant qu’on le vaut bien, et à bien analyser, si j’étais au gouvernement, je pourrais prendre au mot ce sondage et il pourrait s’avérer redoutable par effet boomerang.

En revanche, n’y sont pas posées les questions dans le cadre du deal actuel, dans le genre, si on multiplie les soins par 3 on baisse la prothèse de x et si on la multiplie par 2 on la baisse de y, x étant supérieur à y : êtes-vous toujours d’accord pour multiplier par 3 ? Nul doute que le résultat eût été différent.
Avec des questions aussi orientés, il n'est pas étonnant en regardant les conclusions que ce sondage comporte un maximum de biais et ne sert strictement à rien.
Tout n’est pas à jeter, mais avec des questions sommes toute assez simplistes, on peut faire dire tout et n’importe quoi par ce type de consultations.
Les plafonds, on n’en est plus à dire : j’en veux pas (moi aussi je n’en veux pas). Ils sont là puisque nous sommes sous RA depuis le 01/04/2017 parce que nous n’avons rien voulu lâcher. Et ils s’appliqueront automatiquement le 01/01/2019 si une nouvelle convention ne vient pas l’écraser.
Donc une hypothèse sans plafond n’est plus envisageable : laisser croire que c’est possible, c’est mensonger et contreproductif.

Et puis, il manque le RAC 0 (Reste à Charge Zéro), promis par Macron, qui aujourd’hui est devenue le sujet central.
Tout découlera désormais de ça, et notre négociation est suspendue aux choix des politiques sur le panier RAC 0, et aux financements qui y seront affectés.
Donc, si pas de nouvelle convention : RA avec ses tarifs et plafonds + RAC 0 avec ses plafonds encore plus bas.

La nouvelle convention pourra améliorer ça, mais ne pourra pas revenir sur les principes : plafonds, RAC 0 et revalorisations limitées par les possibilités financières de la Sécu.
Il faut maintenant comprendre que plus rien ne sera comme avant, mais qu’il y a moyen de s’en sortir en changeant de paradigme : en arrêtant de faire de la prothèse la seule voie de financement de nos structures, en se formant, en investissant, en embauchant pour travailler autrement.
Et par ce sondage, rien n’est fait pour pousser les confrères dans cette voie ; il persiste à leur faire croire que le modèle soins pas chers et prothèse libre « chère » est un modèle parfait auquel il faut s’accrocher coûte que coûte.

Au sujet du RAC 0, la CNSD a répondu ce mardi à l’invitation de la ministre de la Santé à la réunion de concertation (vidéo disponible sur https://vimeo.com/252470503 ) : si nous comprenons la volonté d’améliorer l’accès aux soins des Français à des actes essentiels, nous nous inquiétons de la précipitation affichée pour corriger des déséquilibres installés depuis 30 ans.
La CNSD a rappelé que 80 % de l’activité des cabinets dentaires est déjà en reste à charge zéro : les actes de prévention, de diagnostic, de soins précoces et conservateurs et de chirurgie. Mais cette partie ne représente qu’un tiers des honoraires perçus. Les patients bénéficiaires de la CMU-C bénéficient aussi du reste à charge zéro sur la quasi-totalité de la prothèse et l’orthodontie, au prix d’un effort important des chirurgiens-dentistes. Depuis peu, les bénéficiaires de l’ACS profitent également des tarifs minorés de la CMU-C, alourdissant encore la charge des cabinets dentaires. Or c’est l’activité prothétique très minoritaire qui permet aujourd’hui de financer les charges et frais de fonctionnement très importants du secteur dentaire (70 % des honoraires perçus).

Depuis un an et demi, les partenaires conventionnels travaillent à un rééquilibrage visant à modifier les financements et mieux rémunérer les soins de base et la prévention vers l’objectif absence de caries. Il y a un an, cette négociation a été brutalement cassée par la volonté d’ingérence de la précédente ministre de la Santé, aboutissant à la mise en place le 1er avril 2017 d’un règlement arbitral inique, même si ses effets financiers ont été repoussés au 1er janvier 2019. Les négociations qui ont repris mi-septembre étaient déjà contraintes par un budget réduit qui implique des choix dans les actes à revaloriser qui resteront encore très éloignés de leurs vrais coûts et par l’obligation de concomitance et de progressivité dans le rééquilibrage de l’activité ; l’irruption du politique vient, pour la seconde fois, les perturber.

Pour la CNSD, le panier d’actes essentiels à RAC 0 nécessitera un financement complémentaire. La prothèse dentaire a vocation à diminuer mais les charges des cabinets dentaires ne baisseront pas. La compensation doit donc être effective afin de permettre une modification des pratiques et de réorienter l’activité des chirurgiens-dentistes vers des actes préventifs, précoces et améliorer la pertinence des soins ( https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/l-interview-eco/remboursement-des-soins-dentaires-letat-doit-mettre-les-moyens-catherine-mojaisky-cnsd_2553615.html).
En ce qui concerne le calendrier annoncé, la CNSD rappelle que la négociation conventionnelle ne pourra s’achever en avril, si des propositions financières précises ne sont pas très vite mises sur la table.
La CNSD a toujours la volonté d’aboutir dans ces évolutions structurelles fondamentales, mais à l’impossible nul n’est tenu. Si les financements et la progressivité ne sont pas au rendez-vous, on court à un second échec.


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